Y a-t’il différentes sortes de psychothérapie ?
Le nombre de méthodes recensées se compte par centaines, mais seul un petit nombre d’entre elles connait une diffusion importante. Pour s’y retrouver, nous dirons que l’on peut classer les méthodes de psychothérapie en trois groupements principaux :
- Les thérapies d’inspiration psychanalytique
- Les thérapies cognitives et comportementales
- Les thérapies à dominante corporelle et émotionnelle
A la base, ces trois approches sont très différentes. Toutefois, de plus en plus, on assiste à une synthèse des différents courants, visant à utiliser de façon optimale les facteurs de transformation propre à chaque technique. C’est ce qu’on appelle l’approche globale, ou encore intégrative.
La PSYCHANALYSE est la méthode de psychothérapie la plus ancienne, et elle est encore une des plus répandues. Elaborée il y a environ un siècle par le neurologue viennois Sigmund Freud, elle s’est au départ inspirée de l’hypnose. L’influence de ses théories sur la société et la culture occidentales a été considérable. Elle compte aujourd’hui une dizaine d’écoles différentes, notamment freudienne, lacanienne, jungienne et kleinienne.
L’objectif d’une psychanalyse est l’exploration de l’inconscient. Cette approche a pour avantage de repérer et de dénouer des conflits intérieurs qui échappent à notre compréhension immédiate. Par tradition, la psychanalyse se caractérise par l’usage du divan, la position allongée favorisant l’émergence des idées et des émotions refoulées. Toutefois, on peut également utiliser les principes issus de la psychanalyse sans forcément recourir au divan. Dans ce cas, on parlera alors plutôt de psychothérapie analytique.
Cette approche exige de bonnes capacités d’introspection. En outre, il faut savoir qu’un psychanalyste intervient particulièrement peu, et que cette attitude silencieuse ne convient pas forcément à tous les types de problème, ni à tous les types de patient. Enfin, une psychanalyse prend du temps, et dure généralement plusieurs années. Au départ, il était d’ailleurs d’usage de suivre plusieurs séances par semaine, mais à notre époque, cela est à la fois excessivement coûteux et fastidieux, à moins que l’on ne souhaite devenir soi-même psychanalyste.
Les thérapies COGNITIVES et COMPORTEMENTALES sont apparues aux Etats-Unis après la Seconde Guerre Mondiale, et ont connu un grand développement depuis lors. Elles ont issues de la psychologie scientifique et expérimentale, notamment d’un courant appelé « behaviorisme », centré sur l’étude du comportement et sur les théories de l’apprentissage.
Ces thérapies utilisent des méthodes directives de conditionnement et de déconditionnement. Elles procèdent de façon progressive et consistent à nous apprendre à dépasser nos inhibitions et à modifier nos comportements . Le thérapeute et le patient se fixent au départ des objectifs définis, à atteindre à la suite une série d’étapes successives en commençant par la plus facile pour finir avec la plus difficile. Ces étapes devront être franchies les unes après les autres selon un calendrier précis. L’approche cognitive et comportementale implique donc un travail personnel en dehors des séances.
Le succès de ces thérapies s’explique largement par le fait qu’elles sont de courte durée, et qu’elles ont en général une efficacité rapide.Toutefois, il faut également savoir qu’elles s’attaquent directement aux symptômes, mais non à leurs causes. Centrées sur le présent, elles ne prennent pas en compte l’histoire personnelle, ni la dimension inconsciente. Aussi, leurs premiers effets sont parfois spectaculaires, mais l’inconvénient est qu’ils peuvent être plus superficiels et moins durables.
Proche de ce courant, l’approche « systémique » est surtout utilisée pour les thérapies familiales. Elle se propose de mettre en lumière les relations sous-jacentes existant entre les membres d’un même groupe. Cette technique utilise volontiers les enregistrements vidéo et les miroirs sans tain. Elle nécessite toujours la participation de plusieurs personnes, car outre la famille, elle implique le plus souvent deux thérapeutes.
Les thérapies à dominante EMOTIONELLE et CORPORELLE sont la génération la plus récente. Elles se sont surtout développées en Californie il y a une quarantaine d’années. Leurs sources d’inspiration sont très diverses : elles combinent à la fois des principes issus de l’hypnose, des médecines douces, du yoga, de l’art dramatique. Sur le plan théorique, elles doivent beaucoup aux travaux de Wilhelm Reich.
Ces thérapies mettent en avant l’expression émotionnelle, et utilisent la façon nos affects se traduisent dans notre corps. Elles peuvent travailler sur la posture, les gestes, les expressions du visage, le toucher, la respiration, la voix. La prise de conscience et la libération de ces différentes fonctions corporelles sont des processus thérapeutiques, et qui peuvent agir autant sur le conscient que l’inconscient. C’est en réintégrant son corps que se reconstitue enfin la personne dans sa globalité.
Ces techniques se pratiquent volontiers en groupe. Elles ont la plupart du temps des effets bénéfiques incontestables, et abordent des aspects qui ne sont guère mis en avant dans les méthodes classiques. Toutefois, elles constituent une vaste nébuleuse difficile à délimiter, et recouvrent parfois des pratiques qui sortent du champ de la psychothérapie : massage, relaxation, expression artistique, approches spiritualistes.